Les œufs verts des puces d'eau résistent sans problèmes à un été sec. | Photo: Dieter Ebert

Lorsque leur mare s’assèche ou gèle, les organismes qui vivent dans son eau ont besoin de stratégies rusées pour survivre. C’est pourquoi les puces d’eau produisent des œufs dits de durée qui résistent à la sécheresse grâce à un sucre particulier, ont découvert des chercheurs de l’Université de Bâle. Ces œufs sont de petits embryons protégés contre les conditions hostiles qui se «réveillent» lorsque celles-ci s’améliorent.

«Les puces d’eau se sont adaptées localement.»

«La résistance des invertébrés dans ces stades d’attente est toujours surprenante», dit le responsable de l’étude, Dieter Ebert. Son équipe suppose qu’un sucre particulier, le tréhalose, pourrait jouer un rôle important dans la survie de ces œufs dans les mares asséchées. On savait déjà que ce sucre protège les bactéries et les plantes contre le dessèchement. Afin d’établir si cela fonctionne aussi chez les animaux, les scientifiques ont recherché du tréhalose dans les œufs de durée de puces d’eau issues de biotopes secs ou humides. Ils en ont surtout trouvé de grandes quantités là où les œufs de ces crustacés se dessèchent chaque été.

Le tréhalose transforme l’eau des cellules en une sorte de gel qui empêche le déchirement des tissus quand les cellules se rétractent à cause du manque d’humidité. «Il semble non seulement que le tréhalose joue un rôle central chez les animaux, mais aussi que les puces d’eau se sont adaptées localement », note Dieter Ebert. C’est important, car les périodes de sécheresse se multiplient en de nombreux lieux.

J. L. Santos & D. Ebert: Trehalose provisioning in Daphnia resting stages reflects local adaptation to the harshness of diapause conditions. Biology Letters (2022)