Michel Jeanneret aimerait focaliser le Blick Romandie sur l’innovation à l’EPFL. | Photo: màd

Au mois de mai, l’EPFL a annoncé une collaboration avec Blick Romandie. Le tout jeune journal en ligne aura accès à toutes les publications de l’EPFL et publiera des chroniques du corps professoral. Les partenaires veulent aussi mettre à profit l’intelligence artificielle pour simplifier les textes. La concurrence craint une perte d’indépendance journalistique. Réactions de Michel Jeanneret, rédacteur en chef.

 

Votre rédaction ne compte pas de journalistes scientifiques. Est-ce la raison de votre partenariat avec l’EPFL?

Il est vrai que nous n’avons pas de journalistes scientifiques à proprement parler. Mais deux personnes ont fait des études scientifiques et sont en mesure de comprendre la matière et de hiérarchiser l’information correctement. Compte tenu de nos ressources limitées, la science ne peut pas être notre priorité. Mais nous aimerions avoir plus de contenu scientifique. C’est aussi pour cette raison que nous collaborons avec l’EPFL.

Que vous apporte encore cette collaboration?

Une mise à disposition d’informations scientifiques et un accès facilité aux experts de l’EPFL. L’équipe de communication de l’école fait un excellent travail, mais elle produit des articles destinés à un public expert et qui nécessitent une prise de recul. Nous devrons donc le cas échéant les remettre en perspective et les traiter de manière critique.

«La science ne peut pas être notre priorité.»

Indiquerez-vous ce partenariat dans chaque article?

Bien sûr. Je souhaite la transparence totale. C’est ainsi seulement que les lectrices peuvent également avoir de la distance. Je souhaiterais que ce soit le cas dans tous les médias. En reprenant les contenus des services de communication, nous faisons simplement de manière officielle ce que font d’autres médias sans le déclarer. Les critiques qu’on nous adresse ne sont donc pas fondées.

Reprendrez-vous les communiqués des autres universités romandes?

Pas pour l’instant. Le président de l’EPFL, le responsable de la communication et moimême sommes en contact depuis des années: ce partenariat est un essai qui permet de couvrir des thèmes comme les start-up et l’innovation, que je trouve très intéressants. Ce serait moins le cas avec les domaines d’autres universités, les Lettres par exemple.

Souhaitez-vous remplacer les journalistes par l’intelligence artificielle?

Bien sûr que non. Il s’agit avant tout de réflexions que nous menons pour rapprocher la science du grand public. L’EPFL possède l’intelligence, nous avons du contenu. C’est une base de travail intéressante que chaque institution saura utiliser dans le respect de son indépendance.