La pieuvre à deux points de Californie possède des bras très intelligents. | Photo: Norbert Wu/Minden/Nature Picture Library

Les pieuvres sont des animaux très particuliers à bien des égards. Par exemple, leurs huit bras se meuvent à l’aide de leurs propres nerfs internes – et indépendamment du cerveau. La neurobiologiste Lena van Giesen et ses collègues de l’Université américaine de Harvard viennent de découvrir que ces bras sont dotés de récepteurs qui leur servent à sentir et à goûter simultanément grâce au toucher. Situés sur les nombreuses ventouses, ils les aident à trouver des proies.

«Les récepteurs particuliers très finement contrôlés réagissent de manière différenciée à des molécules spécifiques.»Lena van Giesen

Ces récepteurs particuliers se trouvent dans les parois de cellules sensorielles de la peau des ventouses. «Une cellule chimiosensorielle possède plusieurs récepteurs particuliers très finement contrôlés qui réagissent de manière différenciée à des molécules spécifiques», dit la chercheuse au bénéfice d’une bourse du Fonds national suisse. Les céphalopodes peuvent ainsi détecter aussi bien les substances hydrosolubles qu’hydrophobes rejetées dans l’eau par les poissons, les mollusques et les cnidaires. Stimulé, un tel récepteur réagit par une modification du flux d’ions qui déclenche un signal électrique.

L’intensité et la durée de ces signaux sont très différentes de celles des récepteurs déjà connus, stimulés uniquement de manière mécanique. «Ces signaux régulent le comportement complexe d’exploration et de quête des pieuvres», explique Lena van Giesen. Jusqu’à présent, les chercheurs ont trouvé ces récepteurs dans trois espèces de céphalopodes. Ils en étudient maintenant d’autres et testent encore davantage de substances.

L. van Giesen et al.: Molecular Basis of Chemotactile Sensation in Octopus. Cell (2020)