En se dégradant pendant des semaines dans le corps, le polymère de synthèse devrait  progressivement libérer des principes actifs. | Photo: Fabien Sorin

Les substances actives de médicaments sont encapsulées pour leur diffusion dans l’organisme au meilleur moment possible. Si on pouvait mieux diriger ce processus, de nombreux traitements pourraient être améliorés. Fabien Sorin, professeur en sciences des matériaux, a développé avec son équipe de l’EPFL une approche originale: des fibres biodégradables à la microstructure ciselée sur mesure, élaborées avec un polymère de synthèse, le PLGA, ou acide poly (lactique -co -glycolique), déjà utilisé sous forme de capsules sphériques, qui entourent certaines molécules. Mais elle ne permet qu’un guidage très limité de la diffusion des molécules. La nouveauté de l’approche lausannoise: le procédé de filage du PLGA. «Nous produisons des fibres dotées de microstructures très complexes, qui contiennent un grand nombre de molécules différentes et peuvent libérer chacune d’entre elles selon une cinétique précise», note le spécialiste.

Premier défi: modeler la structure chimique du polymère de façon à former des fibres microstructurées. Second défi: les concevoir de sorte qu’elles se dégradent selon une modalité et une cinétique données dans les conditions régnant à l’intérieur du corps humain.

L’équipe a donc varié les proportions et les positions de deux formes différentes de PLGA et les longueurs de ses chaînes. Ainsi, les chercheurs de l’EPFL ont réussi la libération contrôlée de marqueurs fluorescents. Ces derniers miment des médicaments en conditions de laboratoire.

S. Shadman et al.: Microstructured Biodegradable Fibers for Advanced Control Delivery. Advanced Functional Materials (2020)