La Chine a une nouvelle Commission pour la science et la technologie. Celle-ci devrait faciliter la centralisation de son contrôle au président Xi Jinping. | Photo: Keystone SDA

La Commission centrale pour la science et la technologie (CSTC), créée début 2023, a officiellement tenu sa première réunion cet été. Ce que le journal Ta Kung Pao, fidèle au Parti communiste, a annoncé bien plus tard. Ce qui semble être le démarrage lent d’une construction administrative est probablement le contraire, explique l’entrepreneur informatique de Hong Kong Charles Mok dans le magazine d’actualités de la région Asie-Pacifique The Diplomat.

Il y compare la CSTC à l’Administration du cyberespace de Chine, une institution créée il y a une dizaine d’années qualifiée désormais de «super-régulateur». Elle a progressivement étendu ses compétences et contrôle cet espace notamment par des lois sur la cybersécurité, la sécurité des données et la protection des données personnelles – des thèmes aussi largement discutés dans les médias suisses.

«La nouvelle commission va édicter des prescriptions dans l’éducation, la propriété intellectuelle et les fonds d’investissement publics – tout cela au nom de la sécurité nationale.»Charles Mok

Charles Mok part du principe que la CSTC deviendra elle aussi une «super-autorité puissante»: «On peut s’attendre à ce qu’elle finisse par édicter des prescriptions dans des domaines tels que l’éducation, la propriété intellectuelle, les fonds d’investissement publics, la reprise des résultats de la recherche par l’industrie et même des contre-mesures contre les sanctions étrangères – tout cela au nom de la sécurité nationale.»

De son avis, la nouvelle commission s’inscrit dans la tendance de la Chine du président Xi Jinping: «Elle lui facilite surtout la centralisation de son contrôle par un appareil de parti opaque et lui permet des ajustements politiques rapides.» La prise d’influence de la CSTC sur la science sera probablement encore accélérée par les sanctions américaines contre l’industrie chinoise des semi-conducteurs, la recherche en IA et d’autres disciplines émergentes, ainsi que par la récente décision de Washington d’interdire les investissements en Chine dans le domaine des technologies de sécurité nationale.