Un couple d’Albatros des Galapagos, un exemple de fidélité dans le monde animal. | Image: Wikimedia Commons/Hjalmar Gislason

Un exemple de fidélité dans le monde animal: un couple d’albatros des Galapagos. | Image: Wikimedia Commons/Hjalmar Gislason

Chez les éléphants de mer, les mâles s’accouplent avec toute une cohorte de femelles. Au contraire, les couples d’albatros restent fidèles et s’occupent ensemble de leur couvée pendant toute une année. Aux yeux de la biologie de l’évolution, les animaux font face à un dilemme: ils peuvent investir leur énergie dans la recherche de partenaires supplémentaires pour obtenir une progéniture plus nombreuse ou s’occuper davantage de leurs petits afin d’augmenter leurs chances de survie.

La quête de partenaires multiples est bien plus probable que le système monogame, établit une nouvelle étude. Elle a analysé ce dilemme à l’aide d’un modèle mathématique fermé qui permet de reconstituer l’évolution concomitante du comportement reproducteur et des soins aux petits, explique Arne Jungwirth, actuellement en poste à l’Université de Cambridge grâce à une bourse du FNS.

Il en ressort que la monogamie est un comportement exceptionnel, qui ne se rencontre en principe qu’en cas de faible densité de population ou lorsqu’une énergie particulièrement grande est nécessaire pour poursuivre des partenariats multiples. Ainsi, chez les oiseaux, les chances de reproduction d’une femelle diminuent si elle est reléguée à une moins bonne place de nidification sur le territoire du mâle parce qu’une autre occupe déjà la meilleure. «Notre modèle permet pour la première fois de suivre non seulement la rencontre d’un couple isolé, mais de prendre en considération l’ensemble de la population qui l’environne», précise Arne Jungwirth.

A. Jungwirth and R.A. Johnstone (2019): Multiple Evolutionary Routes to Monogamy: Modeling the Coevolution of Mating Decisions and Parental Investment. The American Naturalist (2018)