Ce polymère vu au microscope électronique favorise la croissance de cellules osseuses. | Image: Géraldine Guex

Les médecins recourent à des vis et des plaques pour fixer les fractures osseuses compliquées qui ne guérissent pas d’elles-mêmes. Un plastique connu pour d’autres usages a la capacité de remplacer ces pièces métalliques, démontre une nouvelle étude. Les scientifiques ont examiné comment les cellules précurseurs des os se développent sur un polymère nommé PEDOT:PSS. «Les cellules osseuses prolifèrent sur ce matériau qui ressemble à une éponge», explique Anne Géraldine Guex. Elle a mené ces expériences durant un séjour de recherche de plusieurs années à l’Imperial College London.

Jusqu’à présent, ce polymère est essentiellement utilisé dans le domaine technique, par exemple pour la fabrication de biocapteurs et de cellules solaires. Son grand avantage: il conduit l’électricité. On sait depuis des décennies que les os guérissent mieux lorsqu’ils sont stimulés électriquement.

Pendant une expérience d’un mois, les scientifiques ont cherché à déterminer si les cellules précurseurs de souris se muaient en véritables cellules osseuses. Ils se sont notamment fondés sur l’activité des gènes responsables de la formation de dépôts de calcium, importants pour les os. Ils ont en outre analysé la conductibilité électrique du matériau ainsi que sa perméabilité afin d’observer si les cellules parvenaient à y pénétrer. «Nous avons pu montrer que les cellules se développent bien sur le PEDOT:PSS», résume Anne Géraldine Guex. Toutefois, elle met en garde contre des attentes exagérées. L’utilisation clinique est encore bien éloignée. «Notre étude livre une base prometteuse.» Pour la prochaine étape, elle propose d’essayer avec des cellules souches humaines et d’optimiser les conditions en laboratoire.

A. G. Guex et al.: Highly porous scaffolds of PEDOT:PSS for bone tissue engineering. Acta Biomaterialia (2017)