Joanna Haupt est coprésidente d’Actionuni, l’organisation faîtière du corps intermédiaire académique suisse | Illustration: Klub Galopp

Il y a quatre ans, 8600 scientifiques des universités suisses ont signé une pétition appelant à un plan d’action national pour créer des postes plus stables pour le personnel académique intermédiaire. Jusqu’alors, la plupart n’avaient que des contrats à durée déterminée et beaucoup à de faibles taux d’occupation. Bien qu’il n’y ait aucune garantie, ils et elles travaillaient comme des fous et sacrifiaient leur vie privée et leur santé pour obtenir l’un des rares postes permanents. Cela n’affectait pas seulement les personnes concernées, mais aussi la qualité de la recherche et les institutions elles-mêmes, qui perdaient des chercheuses et des enseignants compétents et expérimentés à chaque expiration de contrat.

La pétition a porté ses fruits: le Parlement a reconnu la situation précaire du personnel intermédiaire et a demandé un rapport officiel. Swissuniversities a alloué 20 millions de francs à cette question et le FNS a tenté d’améliorer les conditions par divers moyens. Actionuni, l’organisation faîtière du personnel intermédiaire, a été invitée à participer aux discussions. Sans enjoliver la situation, nous avions enfin le sentiment d’avoir été entendus.

«Nous devons nous battre contre cela. Sans quoi le personnel intermédiaire perdra la plupart des améliorations obtenues depuis 2021.»

Mais nous avons appris fin 2024 que les coupes budgétaires décidées par le Conseil fédéral toucheraient durement les hautes écoles. Le rapport Gaillard qu’il a commandé a conseillé de supprimer des programmes de recherche et d’égalité, d’augmenter les frais d’inscription et de réduire de plusieurs centaines de millions le budget du FNS, justifiant ces coupes par la seule augmentation des dépenses globales. Lorsque les prestations publiques sont réduites, les plus faibles en souffrent le plus. Nous devons nous battre contre cela. Sans quoi le personnel intermédiaire perdra la plupart des améliorations obtenues depuis 2021 .

De plus, 1500 postes de recherche disparaîtront. Les étudiants plus pauvres peineront à payer des frais d’inscription plus élevés. Nous nous sommes mobilisés le 1er octobre 2024 dans les universités et à Berne. Les manifestations se poursuivront l’an prochain. Nous résisterons tant que nécessaire. Il faut stopper ces coupes avant qu’il ne soit trop tard – pour la qualité de la recherche et pour la santé et la dignité de nos collègues. A cette fin, nous avons besoin de la solidarité de toutes les hautes écoles, des étudiants aux professeures. Nous sommes tous et toutes concernés. Faites passer le message!