Peter Bieri est vice-président du groupement Académies suisses des sciences a+. | Photo: Nicolas Brodard/SNF

J'ai été membre pendant vingt ans de la Commission de la science, de l’éducation et de la culture du Conseil des Etats. Lorsque j’ai annoncé ne pas me représenter aux élections fédérales, j’ai été approché pour reprendre la présidence de la Fondation pour l’évaluation des choix technologiques TA-Swiss. Voilà maintenant huit ans que j’exerce ce mandat exigeant et passionnant. La fondation fait partie du groupement des Académies suisses des sciences a+, dont on m’a confié la vice-présidence il y a quatre ans. Cette fonction est bien plus qu’une simple suppléance.

Pourquoi je décris mon parcours? Récemment, d’intenses réflexions ont été menées sur le rapport entre la science, d’une part, et la société et la politique, de l’autre. La science m’a personnellement accompagné durant mes études à l’ETH Zurich et elle fait toujours partie de mon activité actuelle, mais sous une autre perspective. Lorsque j’étais parlementaire, il y avait deux points de référence à la science: d’une part, il s’agissait de créer les conditions politiques permettant au système scientifique national d’être florissant, mais aussi d’assurer son financement et de créer les bases constitutionnelles et légales correspondantes. Je me souviens par exemple du nouvel article constitutionnel sur les hautes écoles ou de la loi sur l’encouragement et la coordination des hautes écoles qui en découle. Nous avons par ailleurs créé des lois qui définissent le cadre thématique des disciplines scientifiques. Je pense notamment à celles sur le génie génétique, la recherche sur les cellules souches, la procréation médicalement assistée ou la recherche sur l’être humain.

«Quelle que fut la problématique, les avis des scientifiques consultés ont été importants pour les décisions au Parlement.»

Quelle que fut la problématique, les avis des chercheuses et des chercheurs consultés ont été importants pour les décisions prises au Parlement. C’est aussi dans cet environnement plus large qu’il faut situer la mission de TA-Swiss telle qu’elle est définie dans la loi fédérale sur l’encouragement de la recherche. Dans ses études interdisciplinaires, le centre de compétences TA-Swiss rassemble des connaissances pour les présenter le plus tôt possible aux milieux politiques et au public, dans le but de créer une base solide et équilibrée pour le débat de formation de l’opinion. La détection précoce de thèmes pertinents pour la société, la perception de la responsabilité éthique dans l’application de nouvelles connaissances et technologies, l’évaluation de leurs chances et risques ainsi que le dialogue entre la science et la société sont des tâches centrales qui motivent l’ancien politicien que je suis à apporter ma contribution dans ce domaine.