La puce a commencé à transmettre la peste déjà à l’âge du bronze. | Image: Keystone/Science Photo Library/Dr Tony Brain

Au XIVe siècle, un tiers de la population européenne succombait à la peste. Jusqu’à présent, on supposait que son bacille, Yersinia pestis, avait acquis l’aptitude à se transmettre des puces à l’homme il y a quelque 2800 ans. Une étude internationale repousse cette date de mille ans.

Une équipe d’un institut Max Plank à Iéna (Allemagne) a examiné des échantillons prélevés sur deux squelettes de l’âge du bronze trouvés dans une même tombe découverte dans la région de Samara en Russie. Les deux morts étaient tous deux porteurs du bacille de la peste bubonique. Elle a reconstitué le génome de l’agent infectieux et découvert un fragment d’ADN qui permet sa transmission des puces aux humains.

La présence de ces bactéries à cette époque était déjà connue, mais l’on supposait qu’elles ne pouvaient alors pas encore être transmises par les puces. «Nous avons comparé le génome reconstitué avec des échantillons déjà disponibles afin de le situer dans l’arbre phylogénétique», explique la mathématicienne Denise Kühnert, qui a participé à l’étude alors qu’elle était à l’Université de Zurich. La mutation découverte dans l’ADN des bactéries de Samara a donné à cet agent pathogène virulent un avantage sur les formes qui n’étaient pas susceptibles d’être transmises par des puces à des mammifères. Et conduit ainsi à des épidémies dévastatrices.