Image: F. Imhof@UNIL

Résumer trois ans de recherche en trois minutes, c’est risqué. Pourquoi tenter un tel défi et monter sur scène?

D’abord pour sortir de mon labo, pour confronter mes travaux au grand public. Ensuite, comme challenge personnel. J’avais déjà suivi des cours de communication proposés par Swissuniversities, et je voulais encore apprendre quelque chose et progresser.

L’exercice peut trivialiser la science, par essence complexe, pleine de doutes et de nuances.

Ce danger existe. Il est très important de ne pas aller trop loin dans la simplification. Dans ma présentation, j’ai volontairement répété plusieurs fois les mots statistiques et probabilité, car il faut montrer qu’il y a une vraie méthodologie derrière et qu’en science, les résultats ne viennent pas par magie.

Combien de fois avez-vous peaufiné votre présentation?

J’ai écrit quatorze versions! Je l’ai répétée souvent seule, lors de balades ou dans la voiture, parfois en me filmant. En tout, j’ai dû suivre cinq ou six modules de formation. C’est un investissement certain, mais il s’avère très utile pour ma vie professionnelle: on utilise dans les congrès scientifiques des techniques similaires pour éviter que son auditoire ne s’endorme… Cette aventure m’a énormément apporté sur le plan humain, avec de belles rencontres avec les autres candidats. Entre nous, il y avait beaucoup d’entraide et de critiques constructives.

Votre recette?

Les discours gagnants suivent souvent une structure similaire: exposer la problématique, expliciter les méthodes et techniques, parfois complexes, à l’aide d’une métaphore et finalement résumer les résultats et conclure.

La suite après la finale?

La communication m’intéresse beaucoup et je veux partager mes expériences et transmettre mes connaissances. Je coache déjà mes étudiants avant leur présentation et vais m’investir encore plus.

En 180 signes, c’est quoi la minéralité du vin?

C’est une métaphore du mot terroir, aujourd’hui trop utilisé pour les produits agricoles, qui ajoute un champ minéral au vocabulaire animal («corps», «gras», «cuisse») des oenologues.