Martin Vetterli, 1957*, Professeur en sciences informatiques et de la communication Président de l’EPFL | Illustration Andreas Kiener

Le pro

Actuel président de l’EPFL et ancien président du Conseil national de la recherche du FNS, Martin Vetterli s’appuie sur ses éminentes fonctions pour régulièrement intervenir dans les médias suisses sur la politique de la science et des hautes écoles. Il s’exprime de plus très souvent comme expert de la digitalisation, sa spécialité. Il en aborde régulièrement certains aspects dans sa chronique du Blick, tels que la reconnaissance vocale, le GPS ou encore l’intelligence artificielle. Il se démarque en tant que communicateur actif qui donne son opinion dans les médias sociaux et suscite le dialogue – il compte 3500 abonnés sur Twitter. Avec son équipe, il publie régulièrement des contributions sur un vaste éventail de sujets et de politique scientifiques.

Kathrin Altwegg, 1951*, Professeure émérite en recherche spatiale et planétologie Université de Berne | Illustration Andreas Kiener

La fascinatrice

La spécialiste en recherche spatiale Kathrin Altwegg est très présente dans les médias helvétiques grâce à un thème qui fascine encore et toujours: l’espace. Bon nombre de ses interventions découlent des contributions de son équipe de l’Université de Berne à la mission Rosetta de l’Agence spatiale européenne, partie à la rencontre de la comète Tchouri en 2004. Elle apparaît principalement dans les rubriques sciences des médias. Il y est surtout question de ses recherches, mais l’astrophysicienne étonne aussi par sa trajectoire personnelle: lorsqu’elle a étudié la physique à Bâle dans les années 1970, elle était la seule femme dans l’auditoire. Elle fait souvent l’objet de portraits en tant que femme suisse qui s’est imposée comme pionnière dans un domaine international très masculin. Kathrin Altwegg s’est d’ailleurs fortement engagée pour la promotion des femmes dans le milieu académique.

Reiner Eichenberger, 1961*, Professeur de politique financière et économique Université de Fribourg | Illustration Andreas Kiener

Le provocateur

Réforme des retraites et revenu de base inconditionnel, mais aussi immigration, santé et transports: Reiner Eichenberger s’exprime volontiers sur une vaste palette de sujets. Sa propension à prononcer des avis et des thèses percutants en tant que professeur en fait un interlocuteur prisé, mais lui a aussi valu le qualificatif de «provocateur» dans le Tages-Anzeiger. Il a par exemple plaidé en faveur d’une «amende fiscale» pour immigrant dans le Blick, ou qualifie d’«absurde» la discussion sur les coûts de la santé dans la Handelszeitung. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des économistes les plus influents de Suisse, notamment en raison de son importante présence médiatique. En 2017, il a occupé pour la seconde fois la deuxième place du classement des économistes établi par la NZZ. Comme c’est souvent le cas pour les spécialistes en sciences sociales, ses contributions apparaissent davantage dans les actualités nationales et les pages d’opinion que dans les rubriques sciences ou même économie.

Dirk Helbing, 1965*, Professeur en sciences sociales computationnelles ETH Zurich | Illustration Andreas Kiener

L’interdisciplinaire

Expert en vue dans les médias nationaux et internationaux, Dirk Helbing s’exprime sur un large spectre de sujets en lien avec les chances et les risques de la société numérisée. Il met en garde contre les conséquences de la progression de l’intelligence artificielle dans notre quotidien ou de la révolution numérique, et encourage une protection plus active de la sphère privée. Ses interventions sont le plus
souvent liées à ses recherches interdisciplinaires dans lesquelles il utilise des outils issus de la physique pour aborder des problèmes de société – par exemple l’émergence des mouvements de foule ou encore la simulation de processus sociaux par ordinateur. Il apparaît dans la plupart des rubriques: culture, économie, politique et actualités locales.

Miriam Meckel, 1967*, Professeure en communication d’entreprise Université de Saint-Gall

L’intellectuelle publique

Miriam Meckel connaît sur le bout des doigts les deux faces du jeu médiatique. En tant que spécialiste en sciences de la communication, elle partage son expertise sur les changements sociétaux en lien avec la numérisation, par exemple les conséquences de la communication digitale en politique ou de l’auto-optimisation. Mais elle est également rédactrice en chef de l’hebdomadaire allemand Wirtschaftswoche, où elle donne la parole aux experts. Ses interventions concernent parfois son domaine de recherche, parfois pas: Miriam Meckel écrit également des livres populaires, par exemple sur le brainhacking ou encore sur son expérience personnelle avec un burn-out. Elle apparaît même dans les rubriques people avec sa compagne Anne Will, présentatrice star sur la chaîne allemande ARD.

L’expert qui analyse les experts
Comment les professeurs d’université apparaissent-ils dans les médias suisses et comment expliquer cette attention médiatique? Spécialiste en sciences de la communication à l’Université de Zurich, Mike S. Schäfer mène un projet de recherche sur le sujet, dans lequel il passe au peigne fin le contenu de quelque 80 médias suisses imprimés et en ligne. Il a analysé pour Horizons la présence médiatique de cinq experts choisis parmi les quinze scientifiques les plus cités en Suisse. L’évaluation systématique est encore en cours.