La transformation du quotidien en données inquiète des scientifiques. | Photo: Cortis&Sonderegger/13 Photo

Elles constituent la base de pratiquement toute recherche quantitative: les données peuvent aujourd’hui être produites en masse, collectées, connectées et analysées, mais aussi écrémées. Un nouveau concept qui vise à attirer l’attention sur ce point fait dès lors parler de lui dans les académies: le data colonialism. Les théoriciens de la communication Nick Couldry et Ulises Ali Mejias, qui ont façonné le débat, expliquent que le concept révèle une continuité, celle de l’appropriation historique de territoires et de ressources matérielles par des puissances étrangères, jusqu’à la mise en données de notre vie quotidienne actuelle. Lors d’une conférence à l’Université de Zurich, les deux scientifiques ont averti que le colonialisme des données reposait sur «l’appropriation de la vie humaine par les données» ouvrant la voie «à une nouvelle étape du capitalisme».