Jeannine Fluri | Image: Stephanie Salz

Un exemple de changement initié par la Skuba?

Au sein du conseil des étudiants, des personnes engagées se sont mobilisées pour la réduction des miles aériens dans notre université. Au départ, elles voulaient simplement que les étudiants ne fassent plus leurs excursions dans un rayon de 1000 km qu’en train. Nous avons soumis cette demande à l’organe supérieur de l’Université de Bâle. Les sept facultés et le rectorat y sont représentés. Ce dernier a jugé notre proposition judicieuse et a chargé le service du développement durable de monitorer les voyages en avion de l’ensemble de l’université. Un plan de mesures doit être élaboré sur la base des données récoltées. C’était super de pouvoir emmener toute l’université avec nous.

Les voyages en avion sont d’actualité dans de nombreuses universités.

Oui, il y a quelques années, le service du développement durable avait déjà fait une demande similaire au rectorat, mais elle avait alors été rejetée. Ce n’est que lorsque nous, les étudiants, avons fait preuve d’initiative que les choses ont bougé.

Est-ce important pour les étudiants que les enseignants soient des chercheurs actifs?

Oui. En faisant de la recherche active, ils peuvent très bien combiner leurs projets avec l’enseignement. Les enseignants sont des modèles importants pour les étudiants qui souhaitent poursuivre une carrière académique. Et cela les motive. Mais faire de la recherche active n’est pas un indicateur que l’enseignement sera de qualité.

Les étudiants ressentent-ils la pression de publier à laquelle sont soumis les enseignants-chercheurs?

Lors de processus de nomination pour une nouvelle chaire, un fort accent est mis sur l’obtention de fonds de tiers et les publications. Pour nous, les étudiants, il importe surtout que la nouvelle professeure soit une bonne enseignante et qu’elle nous comprenne.

Certaines évolutions préoccupent-elles particulièrement la Skuba?

Un grand nombre de personnes considèrent l’enseignement universitaire comme une formation professionnelle. Elles n’y voient que le moyen pour un jeune d’obtenir un bon emploi et de contribuer à l’économie. C’est pourquoi les disciplines des sciences sociales font parfois sourire même au sein de leur propre université. C’est très regrettable. A chaque fois que nous, de la Skuba, entendons de telles déclarations, nous ne manquons pas de les contredire.